B100

Depuis le 29 mars 2018, un nouveau carburant est autorisé en France : le B100. Contrairement au biodiesel incorporé dans du gazole fossile selon un taux spécifique (7 % pour du B7 ou 10 % pour du B10), le B100 est 100 % renouvelable et se substitue totalement au gazole fossile. Il s’agit donc réellement d’un nouveau carburant à part entière.


Qu’est-ce que le B100 ? 

Le B100 est en effet composé à 100 % d’esters méthyliques d’acides gras (EMAG). Contrairement au biodiesel traditionnel, il ne peut donc pas être constitué de biodiesels de type HVO (huiles végétales hydrotraitées). Le procédé HVO est utilisé par les pétroliers et sa production est très majoritairement réalisée à partir d’huile de palme. 

De plus, le B100 doit répondre à un certain nombre de spécifications techniques, notamment en termes de qualité, de pureté et de tenue à froid. Celles-ci sont définies par l’arrêté du 29 mars 2018. Le B100 doit notamment avoir une température limite de filtrabilité (TLF) de -10 °C. Les contraintes de tenue à froid du B100 imposent l’utilisation exclusive d’ester de colza, et ne permettent ainsi pas d’utiliser du palme ou du soja (voir schéma sur les températures limites de filtrabilité des différents esters).

La TLF

La Température Limite de Filtrabilité (TLF) est la température la plus basse à laquelle un volume de carburant peut encore traverser un filtre d’un moteur diesel calibré dans des conditions normalisées lors d’un essai en laboratoire. La TLF représente en moyenne la température la plus basse à laquelle le carburant permet de faire fonctionner le véhicule diesel (Source : Total). Selon l’origine de la matière première, l’ester n’aura pas forcément la même TLF. Ainsi, l’ester de colza possède la TLF la plus basse (-14 °C). C’est donc la seule matière première à descendre en-dessous de la TLF du B100.

À qui s’adresse-t-il ?

Le marché du B100 est bien délimité. Il ne peut être utilisé que dans des flottes diesel captives. Il s’agit de flottes professionnelles qui disposent d’une logistique d’approvisionnement spécifique et de leurs propres capacités de stockage et de distribution.

Les marchés visés sont ainsi les flottes professionnelles de transport de marchandises (pour lesquelles les camions reviennent faire le plein sur le site de l’entreprise), de personnes (car, bus et transport ferroviaire) ainsi que les flottes des collectivités. Ces flottes de véhicules consomment entre 5 et 7 millions de m3 de gazole par an (estimations Terres Univia). Il s’agit donc d’un marché potentiel conséquent.

Quels sont les avantages du B100 ?

Produit 100 % à partir de colza, le B100 est une énergie 100 % renouvelable. Le B100 permet, de la même façon qu’un biodiesel classique, des réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) importantes, de l’ordre de 60 % par rapport à du gazole fossile. Ces émissions sont calculées via l’analyse de cycle de vie du B100, du champ à la pompe, c’est-à-dire en prenant en compte l’ensemble des émissions liées à la culture, au process, au transport et à la distribution des graines jusqu’au carburant final.

Afin de garantir cette durabilité, l’origine des matières premières utilisées est tracée (l’origine 100 % française des graines peut ainsi être garantie) et les réductions d’émissions de GES sont auditées et certifiées via des schémas de certification indépendants.

Le B100 est donc une solution concrète et immédiatement disponible pour les flottes captives pour décarboniser leur activité et réduire leurs émissions de GES. Le B100 fait partie des solutions vertes proposées aux flottes captives dans la Loi de Transition Energétique pour une Croissance Verte de 2015. 

Contrairement aux autres technologies alternatives au gazole fossile, comme l’électrique, le (bio)gaz ou l’hydrogène, le B100 est la seule solution techniquement adaptée pour les véhicules lourds avec de grosses puissances de moteur. 

De plus, si le véhicule est homologué B100, le passage du gazole au B100 ne nécessite que très peu de modifications du moteur et des investissements minimes. Cette solution permet donc une certaine souplesse, pour passer d’un carburant à un autre, ce qui n’est pas possible pour les autres technologies.

Enfin, le B100 est une solution compétitive pour les flottes captives. Sa fiscalité est avantageuse avec une TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) plus faible que le gazole fossile, définie sur 5 ans.