Des négociations du "Dillon Round" à la naissance de Terres Univia (interprofession issue de la fusion de l'UNIP et de l'ONIDOL), retour sur plusieurs décisions et accords qui ont bouleversé l'environnement des oléagineux et des protéagineux ces dernières décennies.
Le 5ème cycle de négociations du GATT se solde par l’adoption de 49 accords multilatéraux. C’est un tournant pour l’agriculture mondiale. En effet, alors que les aides aux producteurs d’oléagineux et à la trituration étaient jusqu’alors interdites, les États-Unis acceptent que la Communauté Européenne mette en œuvre la Politique Agricole Commune. En échange, un accord exonère de droits de douane l’importation en Europe des graines et tourteaux de soja américain.
Une nouvelle réglementation portant sur les oléagineux et l’huile d’olive vient favoriser les échanges intercommunautaires et le développement de la production d’oléagineux grâce à des soutiens aux producteurs (deficiency payment) plus importants, afin d’améliorer l’indépendance protéique de la France et de l’Europe.
Suite à une sécheresse sans précédent, les Etats-Unis décrète un embargo sur leurs exportations de soja, en particulier de tourteaux. La décision impacte durement l’Europe où les animaux d’élevage se retrouvent affamés. Les pays européens se mobilisent pour éviter que la situation ne se reproduise.
En réaction à l’embargo américain, la France lance un ambitieux Plan Protéines dont l’objectif est de consolider la production française d’oléagineux et de plantes riches en protéines.
Deux organisations interprofessionnelles regroupant les professionnels de la production, de la commercialisation, de la transformation et de l’utilisation des protéagineux et des oléagineux sont successivement créées : l’Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines (UNIP), puis l’Organisation interprofessionnelle des oléagineux (ONIDOL).
Alors que, depuis le début des années 1980, les montants compensatoires fixés par la Communauté européenne s’avèrent de plus en plus défavorables à la France, les organisations interprofessionnelles des huiles et protéines végétales tentent d’apporter une réponse à la situation. Elles fondent leur propre établissement qui sera l’acteur financier de l’ensemble de la filière : SOFIPROTEOL. Celui-ci participe activement au renforcement des outils industriels existants et au développement de nouveaux outils.
De nouveaux accords du GATT obligent la France à adopter le régime de surfaces. Par ailleurs, considérés comme des aides déguisées, les soutiens garantis aux producteurs disparaissent et les soutiens sont remplacés par des compensations aux surfaces. Du fait de nouvelles dispositions de la PAC et face au risque d’une baisse des revenus et surfaces liée à la jachère obligatoire, le champ d’étude de l’ONIDOL s’élargit aux débouchés non-alimentaires, notamment la lipochimie et les biocarburants.
L’interprofession se mobilise pour fournir aux opérateurs un outil de gestion des risques liés aux fluctuations des prix et participe à la création du contrat à terme graine de colza. Permettant une meilleure gestion du risque prix, le premier marché à terme européen de graine de colza, lancé à Paris en collaboration avec MATIF SA (aujourd’hui EURONEXT), est une réponse à la suppression des prix garantis.
Dans le cadre de l’Agenda 2000, l’Union européenne, face à l’importance du développement des oléo-protéagineux, décide de réduire les aides les concernant par un alignement sur celles des céréales en 3 ans. Est mise en place une réglementation nouvelle qui assure l’aide compensatoire aux surfaces, et non plus à la production.
En concertation avec le CETIOM et l’ITERG, les pouvoirs publics et l’ONIDOL engagent un Plan de relance des oléagineux.
Le but : stimuler les actions de Recherche et Développement « amont et aval » sur la période 2002/2006, pour répondre au contexte qui pénalise des décisions de l’Agenda 2000 sur le secteur des oléagineux.
La Directive 2009/28 sur l’utilisation de l’énergie produite à partir des sources renouvelables est transposée en France. Par ailleurs, la Commission européenne reconnait le schéma volontaire 2BSvs sur la durabilité des biocarburants constitué par les organisations représentatives des filières oléagineuses, céréales et sucre.
Parmi une cinquantaine d’organisations interprofessionnelles, l’ONIDOL et l’UNIP, sont reconnues officiellement par l’Union européenne dans ce cadre.
Vingt ans après le contrat graines de colza sur la place de Paris, l’interprofession soutient la démarche d’EURONEXT pour la mise en place des contrats à terme tourteau et huile de colza, dans le but de donner des moyens de couverture et d’arbitrage aux opérateurs de la filière, notamment les fabricants d’aliments du bétail et les triturateurs.
L’interprofession Terres Univia voit le jour. Elle est le fruit de la fusion de l’Organisation nationale interprofessionnelle des graines et fruits oléagineux (ONIDOL) et de l’Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines (UNIP).